Les élections européennes de 1984 sont marquées par l'"effet Le Pen" (Alain Rollat, Edwy Plenel, L'effet Le Pen, Le Monde/La Découverte, 1984), précédé par quelques succès locaux du Front National (FN). Avec plus de 10% des suffrages exprimés, la liste conduite par Jean-Marie Le Pen est représentée au Parlement européen, où siègent toujours des représentants du FN. Après l'instauration par la gauche d'un mode de scrutin proportionnel, le FN dispose de suffisamment d'élus pour avoir son propre groupe à l'Assemblée nationale durant la législature 1986-1988. Le rétablissement du mode de scrutin majoritaire ne lui permettra ensuite plus d'être durablement représenté à l'Assemblée nationale. Le FN n'en continue pas moins de remporter des succès électoraux (grandes villes gagnées aux élections municipales de 1995), culminant avec la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002, malgré la scission du Mouvement National Républicain (Bruno Mégret). Cette ascension électorale de l'extrême droite s'explique notamment par le ralliement de la gauche et des héritiers du gaullisme à l'Europe libérale. Le même phénomène se retrouve dans plusieurs États européens, où l'électorat populaire passe de la gauche à l'extrême droite populiste. À l'élection présidentielle de 2007, l'extrême droite a toutefois reculé pour la première fois depuis 1988, une partie de son électorat ayant voté pour Nicolas Sarkozy (pourcentage de personnes ayant voté pour Jean-Marie Le Pen en 2002 et Nicolas Sarkozy en 2007 : 21% selon Ipsos, 28% selon TNS-Sofres et 29% selon CSA). Avant de ressurgir à l'élection présidentielle de 2012.
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