Définition : force politique indépendante de la droite et de la gauche ou participant alternativement à des coalitions avec la droite et avec la gauche (parti charnière)

Le centre sous la Ve République

Le centre était composé au début de la Ve République d'une aile chrétienne (le Mouvement Républicain Populaire) et d'une aile laïque (le Parti Radical).

Après l'élection présidentielle de 1965, le Mouvement Républicain Populaire s'élargit en un Centre Démocrate (Jean Lecanuet) et forme une coalition centriste indépendante représentée à l'Assemblée nationale par le Groupe Progrès et Démocratie Moderne (PDM). De son côté, pour les élections législatives de 1967 et 1968, le Parti Radical participe à une coalition de gauche : la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS).

Au premier tour de l'élection présidentielle de 1969, une partie du Centre Démocrate soutient le néogaulliste Georges Pompidou et rallie la majorité pompidolienne en créant le Centre Démocratie et Progrès (Jacques Duhamel, Joseph Fontanet, René Pleven). Au second tour, c'est le centriste Alain Poher qui affronte Georges Pompidou tandis que la gauche est éliminée.

En novembre 1971, les centristes fondent le Mouvement Réformateur, qui regroupe le Centre Démocrate (Jean Lecanuet), le Parti Radical (Jean-Jacques Servan-Schreiber), le Centre Républicain (André Morice) et le Parti de la Démocratie Socialiste (Émile Muller).

Après l'élection présidentielle de 1974, le Mouvement Réformateur intègre la majorité giscardienne. À noter que le Centre Démocratie et Progrès (CDP) avait soutenu le gaulliste Jacques Chaban-Delmas et que le Mouvement Démocrate Socialiste de France (MDSF) avait présenté son propre candidat (Émile Muller : 0,69%).

Cette intégration d'une partie des anciens centristes à droite est consommée avec la création aux élections législatives de 1978 de l'Union pour la Démocratie Française (UDF), qui réunit la droite non néogaulliste. Auparavant, le Centre Démocrate et le Centre Démocratie et Progrès (CDP) s'étaient réunifiés en mai 1976 au sein du Centre des Démocrates Sociaux (CDS).


Une autre partie des anciens centristes a, au contraire, intégré la gauche :


Il n'y avait donc plus de centre dans le paysage politique français. Les anciens centristes ralliés à la droite ont toutefois continué à revendiquer abusivement l'étiquette "centriste" (Centre des Démocrates Sociaux, Parti Social-Démocrate; Force Démocrate; nouvelle UDF). Mais l'"ouverture" au centre-droit du gouvernement de Michel Rocard (PS) en 1988 n'a attiré que des individualités (Michel Durafour, Jean-Pierre Soisson, Michel Pelletier, Lionel Stoléru, Jean-Marie Rausch, Bruno Durieux) et la création à l'Assemblée nationale du groupe de l'Union du Centre (UDC) distinct de celui de l'UDF n'a pas entraîné de recomposition du paysage politique français.

Fort de son score à l'élection présidentielle de 2007 (18,57%), François Bayrou a tenté de faire renaître dans le paysage politique français un centre, à équidistance de la droite et de la gauche : le Mouvement Démocrate (MoDem). La majorité des élus ex-UDF ont toutefois conservé un positionnement de centre-droit en créant le Nouveau Centre, composante de la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy.

 

 

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06/03/19